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Il faut croire au soleil

Il se lève toujours

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  • Photo du rédacteurCéline

Tyz': artisan de la paix

Dernière mise à jour : 22 sept. 2018

Il sème la bienveillance pour cultiver la paix. Aujourd'hui, 21 septembre, c'est la journée internationale de la Paix, et la Paix c’est le combat de Tyz'.


Paix et combat, antinomiques ? Pas sûr. Il a créé Pozitif Kombatan, une école de la bienveillance, car il pense que la paix se gagne, que c’est un combat, d’abord contre soi-même, pour se dépasser. Suivez-moi à la rencontre de Tyz’, un artiste véritablement engagé, qui libère des maux par les mots et parfois même par le silence…


Portrait 004 : TYZ’ (Ti Yab Zen)

Localisation : Le Tampon - Réunion

Mission : Semer la bienveillance pour cultiver la paix

Super-pouvoirs : mots | action | écoute


J’ai voulu cet entretien avec TYZ’ car nos routes s’étaient croisées lors d’un atelier slam avec des jeunes en insertion. J’avais été frappée par l’efficacité de la méthode. Mettre sa douleur en mot, coucher sa souffrance sur papier, puis la dire tout haut devant un groupe avait permis à ces personnes d’avancer. Elles semblaient avoir déposé un fardeau et comme libérées de ce poids être enfin en capacité d’aller de l’avant. Impressionnant !

Un petit tour sur internet et je me rends vite compte que TYZ’ fait bien d’autres choses, toujours tournées vers les autres dans une démarche très humaine. C’est décidé, je veux faire son portrait !

Il a gentiment accepté, s’est rendu disponible et m’a offert un très bel échange : 100 % inspirant ! MERCI TYZ’ !


 

Qui es-tu ?

TyZ’ (« tized »), les initiales de mon nom d’artiste Ti Yab Zen.


Que fais tu ?

Quelles sont mes activités ?

Déjà j’ai la musique je prépare un album, orienté sur l’humain, c’est du rap mais positif si on peut dire ça comme ça. Je passe pas mal de temps sur ce projet-là.


Ce que je fais également c’est du bénévolat à SOS solitude, depuis 5 ou 6 ans maintenant. J’écoute les personnes en souffrance psychique, qui ne sont pas bien, qui sont seules. C’est là qu’on se rend compte que la souffrance touche tout le monde et pas une catégorie sociale. Que tu sois riche ou pauvre. C’est le manque d’amour, à chaque fois, dans tous les appels le point commun que je vois après toutes ces années d’écoute, c’est ça. Il y a ce manque.


Je vais également en prison depuis quelques années, ça se développe de plus en plus. Je fais deux choses, des ateliers de communication bienveillante, je leur file quelques outils plutôt que se taper dessus « il y a d’autres moyens les gars, on apprécie ». Ça s’est une première phase, il y a une formation avec un diplôme à la fin. Et puis il y a une partie d’expression de soi, là je les fais écrire pour dire ce qu’il y a à l’intérieur, ce qui vibre vraiment pour eux, le mettre en mots, en rime, et après j’emmène tout mon petit matériel de studio, là je les enregistre et du coup ils ressortent avec un CD à la fin de l’atelier. Ça me parle beaucoup dans le sens où quand on voit les textes, il y a une vraie prise de conscience dans ce qui est dit. Des fois on ne dirait pas que ce sont des gens qui sont derrière les barreaux et c’est ce qui me motive. Quand tu creuses tu vois la richesse de cœur qu’il y a derrière et c’est formidable !


Je vais aussi à la PJJ, avec les jeunes mineurs délinquants, qui sont suivis par les éducateurs. Ça c’est toute ma partie action sociale parce que pour moi c’est important.

J’écris des textes de rap mais pour moi c’est bien de mettre les mots en action, ce n’est pas seulement du blabla. Je parle de bienveillance, mais c’est concret, j’agis.

Je me suis lancé l’année dernière dans les conférences, j’ai fait un TED x. C’est une autre manière de communiquer.



Dans tout ce que je fais en fait, le point commun, c’est la bienveillance qui me motive.

On n’a pas des grands moyens mais chacun à notre niveau on fait ! Ma démarche est vraiment là.


J’écris aussi pas mal.

Je fais de la méditation aussi, j’enseigne la méditation également.

C’est une autre façon de cultiver la bienveillance, notamment en commençant par soi.

Tu peux avoir toutes les bonnes intentions d’être bienveillant envers les autres mais si tu n’es pas déjà bienveillant avec toi-même, si tu ne cherches pas à l’intérieur de toi à comprendre ce qui se passe, c’est compliqué.

Voilà un peu ce que je fais, j’ai la famille aussi bien sûr.


 

Dans tout ce que tu dis les mots sont importants, tu as les mots justes à chaque fois. Je sens que dans ton action, il y a un pouvoir des mots.

Les mots ont un pouvoir à partir du moment où ils ne sont pas reliés au cerveau, à l’intellect mais au cœur.

Pour moi, ça a du sens quand ça vient d’ici (du coeur). Il n’y a pas besoin d’avoir fait des études pour ça, c’est disponible pour tout le monde, le vrai pouvoir des mots c’est le pouvoir de guérir. De faire du mal aussi, on le sait. Mais il y a le pouvoir du silence aussi. Quand j’écoute (à SOS solitude), la plupart du temps je ne parle pas, je suis là mais en silence, et c’est aussi une forme de communication.

C’est aussi un pouvoir que d’apprendre à se taire pour écouter. On aime parler mais pour entendre… il faut se taire.


 

LE PROJET POZITIF KOMBATAN : Académie de la bienveillance


Peux-tu me parler de Pozitif Kombatan ?

C’est un projet sur lequel je travaille depuis 3, 4 ans, c’est parti d’une chanson sur les artisans de la paix. Après avoir écrit ce texte on s’est demandé : Comment aller plus loin ? Comment donner l’opportunité aux gens concrètement de cultiver la paix dans leur vie tous les jours ?

Pozitif Kombatan c’est ça. C’est donner les moyens aux gens de devenir artisans de la paix.

Ok, alors comment on fait ?

En m’inspirant de grands maîtres de sagesse et aussi de ma propre expérience, j’ai créé une charte que je vais présenter lors d’une conférence le 21 septembre pour la journée de la Paix. Avec cette charte, je vais partager des clés, des choses toutes simples, que tout le monde peut faire dans sa vie de tous les jours pour cultiver la paix. Comme le sourire, le partage, le fait d’apprécier ce que l’on a.

Tu veux cheminer vers la paix ? Commence par sourire chaque matin.

Pour aller plus loin, on a créé l’académie de la bienveillance, avec des ateliers de communication bienveillante, d’expression de soi, des modules sur l’écoute... L’idée de l’école c’est de développer des matières liées à l’humain.

Mon but à travers ce projet c’est de donner des outils concrets.

Pourquoi Kombatan ?

Le mot me parle parce que j’estime que faire la paix, ce n’est pas « peace and love ».

Pour faire la paix il faut se battre, déjà contre soi-même, pour nous dépasser. C’est un combat d’aller vers la bienveillance et la positivité.

Ce sera le nom de l’album aussi : Pozitif Kombatan, artisan de la paix.


 

Après tout ça, je me dis que j'ai largement de quoi écrire un portrait qui puisse vous inspirer. On échange, on discute encore un peu. Je lance une dernière question. Dans sa réponse il nous livre ses motivations, ses prises de consciences et ses choix.



Est ce que tu veux nous dire ce qui t’a amené à cette démarche bienveillante ?

Ce qui m’a motivé avant tout c’est le problème de la souffrance. J’avais beaucoup de souffrance en moi, je me rendais compte qu’il y en avait beaucoup aussi chez les autres. Je parlais d’injustice tout à l’heure, l’injustice crée de la souffrance. Mon fil conducteur c’est ça. Ce qui me pousse aujourd’hui à être dans cette démarche là c’est que j’ai vu trop de gens malheureux. Et que j’ai conscience que pour que les choses changent il suffirait juste d’un petit travail sur soi-même, d’une façon de communiquer un petit peu différente, de lâcher un peu et la vie serait tellement mieux.


J’ai commencé à creuser. Je me suis informé J’ai expérimenté. C’est bien les trucs dans les livres mais il faut tester. En approfondissant la méditation, il y a quelque chose qui s’est posé.

Moins de colère, avec la faculté de revenir plus facilement dans l’instant présent.

En m’appropriant cette pratique j’ai commencé à en récolter les fruits. Je me suis dit que ce serait bête de garder tout ça pour moi. Ça m’a donné l’envie, à mon niveau, de le partager.


A un moment je me suis posé, et je me suis demandé, pour le temps de vie qui me reste, qu’est-ce que j’ai envie de faire ? Et ce qui est venu, ce qui me faisait vibrer, c’était d’être utile à la société. Avec des valeurs qui me correspondent, pas pour faire plaisir mais parce que j’en avais vraiment envie. Et c’est là que j’ai lâché, j’ai lâché la course au profit (j’avais un magasin avant) pour faire vraiment ce qui est important pour moi :

partager l’esprit de paix.

L’argent il en faut, mais ce qui me fait vibrer ce n’est pas de gagner de l’argent.

Ce qui me fait vibrer c’est de rencontrer des gens, de partager des choses. C’est ce que je décide de faire. D’être dans l’action, agir.

Par exemple pour aller en prison, je me suis dit pourquoi pas amener la communication bienveillante en prison ? Pourquoi ce serait réservé à des gens qui ont de l’argent ? Non. J’ai voulu l’emmener là où on en avait besoin et où on n’avait pas l’habitude de l’amener. Parce que ce sont mes frères et mes sœurs au final, et que j’ai envie qu’ils soient heureux.


Le déclencheur aura été la méditation. Tu ne gagnes pas mais tu lâches. Tu lâches et en fin de compte tout va bien.

Quand ça va mal, je pense à l’impermanence, les problèmes passent, le choses changent.

Même quand c’est dur, il y a possibilité de se connecter au positif. Le sourire, le soleil, ils sont là toujours en nous. Quand ça ne va pas, il faut essayer de se connecter à tous nos petits bonheurs. Essayer de ne pas s’alimenter avec le pire et rester positif.

Je rencontre plein de gens positifs, partout où je vais. Sur mon site internet, j’ai créé un page, le coin du cœur, un annuaire avec des milliers de personnes disponibles au service des gens qui ont des soucis, des souffrances. Ça me réjouit. Dans toutes les actions humanitaires, sociales, il y a de la positivité. On est allé à l’hôpital d’enfant à Saint Denis, c’est vrai il y a de la souffrance mais ces enfants restent positifs. A la croix rouge, les petits déjeuners de solidarité, malgré les galères, il y a des sourires. Allons parler de ces gens-là, allons les mettre en l’air !


Hier j’ai vu une vidéo de Frank Stephens, c’est un acteur américain, il est porteur de trisomie. Il parlait à l’ONU pour dire que sa vie valait d’être vécue, c’est une vraie leçon de positivité.



Restons positifs !

MERCI TYZ’ et bonne journée internationale de la Paix !


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